Les ennemis de nos abeilles
Nos abeilles, qui ont pourtant sû s'adapter à de nombreux aléas au travers des âges, ont à faire face, depuis plusieurs années, à des ennemis de plus en plus nombreux. Si l'abeille Apis Mellifera Mellifera est atteinte, un pollinisateur domestique observé quotidiennement par les apiculteurs et dont on connaît les évolutions, quand est-il des milliers de pollinisateurs sauvages qui, si ce n'est certaines actions scientifiques, ne font l'objet d'aucune observation ? Si l'abeille a des problèmes...les milliers d'autres pollinisateurs sauvages en ont aussi...
L'abeille domestique (l'une parmis les 20 000 espèces d'abeilles recensées) participe à pollinisation directe et indirecte de près de 80 % des produits que l'humanité consomme. Sa disparition entraînerait une catastrophe inimaginable pour l'homme et les nombreuses espèces animales qui se nourrissent de fruits ou de plantes nécessitant une pollinisation entomophyle (via un insecte pollinisateur) ou leurs prédateurs. Dans certains pays, comme en chine, la pollinisation faute d'être réalisée par les abeilles, qui ont totalement disparues de ces zones, est faite par l'homme : lorsqu'une abeille visite plusieurs centaines de fleurs par heure, l'homme ne peut en poliniser que quelques dizaines...
Nous croyons fortement au fait qu'exercer le métier d'apiculteur, c'est participer à la préservation de l'abeille...
Le Varroa, petit parasite sournois : Ennemi n°1
Le varroa jacobsoni est un parasite de l'abeille. Si on peut difficilement le voir à l'oeil nu (il mesure 0,6 mm de diamètre), il aurait pour l'homme, proportionnellement à la taille de l'abeille, la taille d'un lapin... Il se déplace d'une colonie à l'autre en étant transporté par les abeilles et gagne ainsi toutes les colonies une par une.
Le varroa n'est pas directement mortel pour l'abeille. Il agit sournoisement en affaiblissant les individus sur lesquels il se fixe. Il perce l'épiderme de l'abeille pour atteindre la lymphe et s'en nourrir. Un grand nombre d'abeilles peuvent être atteint dans une ruche. Ce nombre peut, faute de traitement, augmenter de manière exponentielle. La colonie, débordée par cette infestation, s'affaiblit très vite. Ces colonies affaiblies sont aussi plus propices à développer des maladies : elles sont dans tous les cas condamnées à disparaître rapidement.
Quelques interventions existent et sont utilisés par la plupart des apiculteurs pour maintenir un taux d'infestation tolérable. C'est un véritable fléau pour nos colonies d'abeilles...
Le "Colony Colapse Disease" (syndrôme d'effondrement des colonies)
Sur l'ensemble des ennemis de auxquels doivent faire face nos abeilles, le CCD est sans doute le plus ravageur et le plus spectaculaire. On peut résumer ses symptômes ainsi : les abeilles parties butiner se désorientent et n'arrivent pas à regagner leur ruche. Lorsque l'apiculteur ouvre la ruche, il n'observe qu'un tout petit nombre d'abeilles entourant une reine généralement mourante. La ruche est quasiment déserte, sans traçes de disparitions.
Si son explication scientifique ne fait l'unanimité, la plupart des tests avancent une cause multifactorielle, c'est à dire un ensemble d'éléments qui, mis bout à bout provoquent ces effets (virus, exposition accidentelle à certaines molécules chimiques...)
Le phénomène de concentration des molécules chimiques (notamment via le ruisselement des eaux de pluies) fait en sorte que des ruchers, même très éloignés des zones d'épandage de ces produits, sont touchés. L'abeille est un insecte qui réagit à des doses infimes. Qu'en est-il pour l'homme ?
Les virus et bactéries et spores
Comme toute espèce animale, l'abeille doit faire façe à un grand nombre de maladies "naturelles". Les virus, bactéries (loque américaine, loque européenne), mycoses, nosémoses ont des impacts négatifs importants sur nos colonies. Si les apiculteurs sont familiarisés depuis plusieurs décennies avec la plupart de ces maladies, il est important d'intervenir à temps. Nos observations régulières et le maintien de colonies les plus fortes possibles permet d'éviter que ces problèmes prennent une ampleur trop importante.
Les frelons viennent aux abords des ruches et dans les zones où les abeilles butinent pour les attraper. Ils restent pendant plusieurs minutes en vol stationnaire devant l'entrée des ruches. Bien entendu, ils exercent leur pression en priorité devant les ruches les plus fragiles. Les frelons asiatiques sont parfois très nombreux devant les ruches et ils se relaient. Les ponctions répétées peuvent atteindre plusieurs centaines d'abeilles par jours. En quelque jours la colonie peut s'affaiblir considérablement voir disparaître.
Les abeilles asiatiques, qui ont affaire au frelon asiatique depuis très longtemps, ont développé des méthodes pour se défendre (elles entourent le frelon asiatique en formant une grappe, elles agitent très vite leurs muscles ailaires pour produire de la chaleur et le frelon meurt d'hyperthermie). Les abeilles européennes dont l'abeille noire n'ont pas encore développé ce mode de défense.
Le frelon asiatique, très présent en Limousin, cause de nombreux ravages sur nos abeilles. Nous essayons de les protéger de notre mieux en procédant par exemple à des piégeages.
Nous, apiculteurs, avons donc pour rôle et devoir d'aider nos précieuses auxiliaires, les abeilles, à lutter contre ces multiples problèmes...avec les moyens dont nous disposons...